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Haïti : Le parti RASANBLE appelle tous les secteurs à trouver un pacte de société ramenant vers les grands chantiers de développement économique, politique et social
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Haïti : Le parti RASANBLE appelle tous les secteurs à trouver un pacte de société ramenant vers les grands chantiers de développement économique, politique et social

Par Constant Haïti

Réaction du parti RASANBLE suite à l’assassinat du président Jovenel Moïse en sa résidence privée à Pèlerin 5 (Pétion-Ville), dans la nuit du 6 au 7 juillet 2021.

« Le 7 juillet 2021 à l’aube du jour, Son Excellence Jovenel MOÏSE, 58e Président de la République tomba sous les balles assassines d’un groupe d’individus dans sa résidence privée. L’exécution du Président en poste nous ramène aux jours sombres de 1915 qui mirent le pays sous la tutelle d’une occupation américaine qui dura 19 longues années.

Ce meurtre n’est pas seulement celui d’un homme, mais aussi celui des normes et des valeurs de notre démocratie naissante. Du coup, cela signale la marginalisation de notre souveraineté et la mise en lambeau de la fierté de la Nation. Car, cela remet en question nos acquis démocratiques. Encore plus important, cet acte innommable démontre l’incapacité de nous, haïtiens que ce soit du secteur politique, du secteur privé des affaires; du secteur de la société civile organisée de pouvoir vivre ensemble sur ce bout de terre laissé par nos aïeux. Cet acte montre la haine qui nous anime en dépit d’une glorieuse épopée historique léguée à notre Etat-Nation.

Trente-cinq années après notre entrée dans une transition démocratique, troublée par les héritages de la dictature et des coups d’Etat, nous sommes revenus aux mêmes pratiques et aux mêmes tendances du refus des limites déterminées par les lois et de la Constitution. L’assassinat du Président Jovenel Moise est l’apex de ce mouvement du retour en arrière à savoir, les violences sous toutes ces formes, les turbulences politiques, les crises de multiples dimensions. Depuis 1986, au moins cinq (5) missions onusiennes furent déployées pour nous « aider » à répondre à nos défis, des millions de dollars de l’aide internationale pour renforcer l’Etat de Droit et la Police Nationale d’Haïti furent dépenser; des centaines d’experts internationaux furent déployés aux gouvernements passés et pourtant, nous sommes revenus à l’ère des ténèbres. Le premier citoyen de la nation fut crapuleusement exécuté chez lui, ce qui signifie que nous, citoyens ou citoyennes ordinaires ne sommes en sécurité ni chez nous ni dans les rues. La vie est banalisée partout dans le pays avec la recrudescence de l’insécurité, des actions criminelles et un risque de plus en plus imminent d’une véritable explosion sociale.

Ce n’est pas Son Excellence Jovenel MOÏSE qui fut assassiné, mais c’est l’Etat représenté par la Présidence, dernière institution nationale qui donnait encore l’impression de l’existence de l’État Haïtien. Nous sommes entrés dans une période où les risques d’aggravation du contexte socio-politico- économique sont élevés ? Que reste-t-il pour prévenir une guerre fratricide avec tout ce qui se passe à travers tout le pays, la prolifération des armes à feu et la radicalisation des uns et des autres? Cette image que nous envoyons au monde aujourd’hui très certainement fera apparaître notre glorieuse histoire – une révolution d’esclaves qui ont donné leur sang et leur corps en sacrifice pour des idéaux de liberté et d’humanisme- comme une farce historique. Que reste-t-il de cette dignité donnée aux esclaves par la force des baïonnettes ? Que reste-t-il du rêve de nos pères fondateurs ? Que nous reste-t-il aujourd’hui pour clamer notre indépendance et notre liberté ? Que nous reste-t-il de notre dignité de peuple ?

Ce 7 juillet, est une date charnière de notre histoire actuelle, parce qu’une nouvelle ère se dessine devant nous. Il dépendra de nous, leaders de ce peuple qui souffre et de cette jeunesse sacrifiée, de définir l’avenir. Il ne nous reste que peu d’options. (i) Continuer les guerres fratricides jusqu’à ce qu’ HAÏTI devienne la Somalie de la région ; (ii) Accepter que des forces étrangères viennent une fois de plus souiller le sol sacré laissé par nos aïeux au prix de leur sang ou encore (iii) Nous rassembler, autour de ce qui nous reste de patriotisme, de conscience citoyenne pour reconstruire une nouvelle Nation, un Etat nouveau au profit des générations à venir. Par contre, la troisième option est plus exigeante car elle demande du courage, de l’humilité, du dépassement de soi, l’amour pour l’autre et pour la Nation, de l’engagement, la mise de côté de l’orgueil et de l’amour du pouvoir pour soi, éviter que les élites n’errent dans des solutions hâtives ne visant que le partage de pouvoir, les privilèges au détriment des intérêts supérieurs de la collectivité. Pour y parvenir, il nous faut des leaders hommes et femmes qui soient conscients que nous sommes en train de glisser vers l’inacceptable, des leaders capables de travailler ensemble vers le progrès, la stabilité, la paix, le développement et non le chaos.

RASANBLE appelle au dialogue, un dialogue entre toutes les filles et fils de la Patrie commune pour définir un nouveau pacte de société nous ramenant vers les grands chantiers de développement économique, politique et social. Nous demandons un sursaut en vue du sauvetage national au-delà de nos différences politiques, idéologiques, de couleurs. Nous réclamons énergiquement justice pour S.E.M Jovenel Moïse et prompt rétablissement à la Première Dame Martine Moïse. Nos sincères condoléances au peuple haïtien. »