D’après une enquête réalisée par la coordination nationale pour la sécurité alimentaire (CNSA), environ 4.7 millions de personnes en Haïti sont en insécurité alimentaire au cours de l’année 2022 en considérant ceux qui sont dans la phase de crise alimentaire et la phase d’urgence alimentaire. À peu près 19 mille de ces personnes sont en phase de catastrophe alimentaire, précise l’agronome Harmel Cazeau, responsable de la CNSA, intervenant dans la presse, mercredi 19 octobre 2022.
L’agronome enchaîne en rappelant que le nombre de personnes qui était en insécurité alimentaire pour l’année 2021 était approximativement évalué à 4.4 millions de personnes et seulement cinq (5) grandes zones étaient dans la phase d’urgence alimentaire, qui est la phase 4. Cette année, plus de zones et plus de personnes sont concernées en ce qui a trait à l’urgence alimentaire. Sur 32 zones, 15 sont concernées c’est-à-dire 20 à 30 % de leurs habitants sont en urgence alimentaire, détaille-t-il.
Il y a un pourcentage qui est très préoccupant dans la commune de Cité-Soleil. 5 % des habitants de Cité-Soleil c’est-à-dire dix neuf mille (19 000) personnes environ ont atteint la phase 5 qu’est celle de la catastrophe alimentaire, regrette le spécialiste en agronomie, qui mentionne dans la lignée que l’enquête de la CNSA a été réalisée à l’aide d’une méthode très rigoureuse et avec une large participation de différents secteurs, des entités nationales et des partenaires internationaux comme FAO, PAM, UNICEF et autres.
Monsieur Harmel Cazeau, plus loin, énumère certaines zones se trouvant en urgence alimentaire, « Cité-Soleil, des quartiers pauvres de la Croix-des-Bouquets, de Port-au-Prince, les zones côtières de la Grand-Anse, du Sud dont Port-Salut, le haut plateau central surtout Maïssade, Cerca-Carvajal, Cerca la Source, ensuite le Nord précisément Pignon, Bahon à Nord-Est et une partie de la commune de Bel-Anse et une partie dans le Nippes ».
Selon l’analyse de l’agronome, plusieurs causes sont à la base de l’augmentation du nombre des personnes en situation de faim en Haïti : le contexte actuel où l’environnement socio-économique et sociopolitique sont dégradés, le taux d’inflation qui atteint depuis juillet la barre de 30.5%, la nette dépréciation de la monnaie locale par rapport à la devise étrangère, la carence et la rareté du carburant, le climat d’insécurité, l’incapacité pour les personnes et les marchandises de circuler.
« Pour ceux qui sont dans la phase 4, c’est-à-dire la phase d’urgence alimentaire, il leur faut un programme d’assistance alimentaire ciblé. Pour ceux qui sont dans la phase de catastrophe alimentaire, soit 19 mille personnes, à part de l’assistance alimentaire, ils doivent être réhabilités. Donnez de l’argent à ceux qui ont accès à des marchés, facilitez la circulation de marchandises » recommande M. Cazeau aux autorités étatiques.
Evens CARRIÈRE, Journaliste