Cet article fait suite à l’arrestation, dimanche 12 janvier 2025, de l’ancien député Prophane Victor, en sa résidence à Vivy Mitchell dans la commune de Pétion-Ville, afin de vous aider à mieux cerner les le dossier.
En 2020, une vidéo largement partagée sur les réseaux sociaux a fait grand bruit. Elle montrait Odma Louissaint, un ancien chef de gang tristement célèbre, affirmant que l’ex-député Prophane Victor l’avait armé et soutenu pour s’assurer de son succès électoral en 2016. Ces déclarations ont non seulement mis en lumière les liens présumés entre certains politiciens haïtiens et les gangs, mais elles ont également accentué les inquiétudes sur l’influence des groupes criminels dans la sphère politique du pays.
Rappelons qu’Odma, qui avait secoué l’opinion publique avec ses révélations, est mort depuis. Norestan Nontrope, numéro 3 du gang Gran Grif, a confirmé son décès le 27 janvier 2021. Pourtant, ses propos continuent de résonner dans les enquêtes actuelles, notamment après l’arrestation de Prophane Victor par la DCPJ, le 12 janvier 2025, à Pétion-Ville. Ce dernier est accusé d’avoir armé et manipulé des jeunes hommes de l’Artibonite pour former des gangs, parmi lesquels Gran Grif, impliqué dans des violations graves des droits humains.

Les accusations à l’encontre de Victor ne s’arrêtent pas là. En septembre 2024, il a été inscrit sur la liste des sanctions du Conseil de sécurité des Nations Unies pour avoir soutenu et armé des gangs, détourné des fonds publics et utilisé la violence pour asseoir son pouvoir. Ces sanctions, combinées à celles imposées par le Canada et les États-Unis, mettent en lumière son rôle dans l’instabilité en Haïti.
L’arrestation de Prophane Victor marque une étape importante dans la lutte contre l’impunité. Cependant, elle soulève des questions sur la capacité des autorités haïtiennes à traduire en justice les figures politiques accusées de soutenir les gangs. Ce dossier complexe pourrait redéfinir la manière dont la violence et la corruption sont abordées dans le pays.