Les nouvelles directives publiées vendredi 10 janvier 2025 par la Conférence épiscopale italienne laissent entrevoir une évolution dans la formation des prêtres catholiques en Italie. Bien que l'interdiction d'ordonner des hommes ouvertement homosexuels demeure officiellement en place, le document intitulé « Orientations et normes pour les séminaires » invite à un discernement plus global. Les formateurs sont appelés à ne pas se focaliser uniquement sur l'orientation sexuelle d’un candidat, mais à évaluer cet aspect dans le cadre plus large de sa personnalité et de sa vocation.
Toutefois, le texte rappelle que tous les prêtres, qu’ils soient homosexuels ou hétérosexuels, doivent respecter leur vœu de chasteté. Cette position reflète une tension entre une volonté d’inclusion et la doctrine traditionnelle de l’Église, qui considère les actes homosexuels comme "intrinsèquement désordonnés".
En janvier 2023, le pape François avait déclaré qu’« être homosexuel n’est pas un crime », tout en réaffirmant que les hommes soutenant "la culture gay" ne pouvaient accéder à la prêtrise. Malgré son image progressiste, François a suscité la controverse en mai dernier en utilisant le terme insultant « frociaggine » pour dénoncer la présence de comportements homosexuels dans certains séminaires.
Ces prises de position révèlent une Église en mutation, confrontée à des défis internes et externes. Si certains y voient un pas vers l’inclusion, d’autres dénoncent une incohérence face aux enseignements traditionnels. Cette question reste un point sensible, reflétant les tensions entre modernité et tradition dans l’institution catholique.