L’un des trois chanteurs du groupe CARIMI, Richard Cavé au cours d’une interview sur Magick 9 mardi 18 octobre 2022, a fait le point sur la reconstitution de CARIMI après six 6 ans de séparation, la prestation de son jazz à Accor Arena et l’effondrement sur scène de Michael Benjamin dit Mika samedi dernier après sa performance. Pour lui, la reconstitution de CARIMI est un exemple pour le pays et un message envoyé aux élites, le concert est un défi relevé par la musique haïtienne et le décès de Mikaben n’était pas prévisible.
Lors d’une réunion, nous avons décidé de mettre notre égo de côté pour la reconstitution de CARIMI malgré que je venais d’être sacré l’artiste de l’année et mon album est qualifié de meilleur aussi pour l’année, raconte Richard Cavé. Nous avions fait ce sacrifice pour remplir un espace comme celui de l’Accor Arena, ce qui n’a jamais été fait dans l’histoire de la musique haïtienne. Des activités ont l’habitude de réunir plusieurs jazz, CARIMI est parfois présent, poursuit-il.
Certains ont estimé que l’argent est la principale motivation de notre reconstitution, souligne le fondateur du groupe « KAI » en laissant entendre à titre de réponse : « J’ai jamais vu des politiciens haïtiens s’entendre même pour penser comment gagner de l’argent. De même pour l’Elite intellectuelle, l’Elite économique ». Ces commentaires, ajoute-t-il, sont mauvais pourtant nous avons pensé à laisser un héritage culturel, à envoyer un message pour tout le pays, pour faire comprendre que nous pouvons unir malgré nos différences.
Au sujet de l’ambiance qui régnait avant le début du concert, M. Cavé rapporte que Mika n’a donné aucun signe de malaise. Mikaben riait, nous avons parlé ensemble, il m’a parlé de l’enlèvement de son cousin. C’est normal qu’il soit affecté car il a un rapport étroit avec son cousin mais Mika était fort psychologiquement, poursuit-il en estimant que Mikaben était fatigué. De plus, performer en présence de 15 à 16 mille personnes n’est pas ordinaire, il y a beaucoup d’émotions, le rythme du battement de cœur augmente, analyse-t-il .
Richard Cavé juge que l’intervention médicale était extraordinaire. Contrairement aux États-Unis où j’ai passé beaucoup de temps, en France en cas d’urgence c’est l’hôpital qui fait le déplacement. Les médecins ont mis un appareil sur la poitrine de Mikaben, parfois il respire, parfois il ne fait rien. Nous avons évité la prise d’image. Après une heure d’opération, le dernier mot a été communiqué, témoigne le chanteur.
« Certains ne pourront pas comprendre ma relation avec Mikaben, nous avons commencé ensemble à faire de la musique, je suis son conseiller, je suis un proche de sa famille », confie-t-il avec des larmes dans sa voix.
Evens CARRIÈRE, Journaliste
