Juan Guaido, chef de file de l'opposition vénézuélienne a appelé vendredi les corporations et les syndicats à manifester "jusqu'à l'Assemblée nationale" le 10 mars, dans une tentative de raviver le mouvement de protestation contre Nicolas Maduro qui s'est essoufflé ces derniers mois.
Ce nouvel appel à se mobiliser contre le président socialiste est le premier lancé par Juan Guaido depuis son retour le 11 février d'une tournée internationale, au cours de laquelle il a notamment rencontré les présidents américain, Donald Trump, et français, Emmanuel Macron.
"Je demande à tous les secteurs de présenter leurs revendications le 10 mars afin de trouver une solution au conflit (...), en nous nous rendant tous ensemble à l'Assemblée nationale", a déclaré Juan Guaido dans un discours devant environ 400 personnes à Caracas.
Et d'appeler "les femmes, les étudiants, les corporations, les syndicats" à s'unir pour exiger "une élection présidentielle réellement libre".
Juan Guaido que près de soixante pays reconnaissent président par intérim, tente de redynamiser le mouvement de protestation contre Nicolas Maduro qu'il qualifie de "dictateur" en raison de la présidentielle "frauduleuse" de 2018 qui a permis au dirigeant chaviste de se maintenir au pouvoir.
Il tente, en vain, de l'évincer du pouvoir depuis un peu plus d'un an.
Ces derniers mois, les appels de l'opposant à manifester ont rencontré un écho bien moindre que début 2019 lorsque des dizaines de milliers de personnes se mobilisaient chaque semaine.
La date du mardi 10 mars n'est pas anodine, le mardi étant le jour de séance ordinaire du Parlement monocaméral. Or Juan Guaido n'a plus présidé aucune séance dans l'hémicycle depuis le 7 janvier.
Sa réélection à la tête de l'Assemblée deux jours plus tôt avait été mouvementée, puisque les forces de l'ordre l'avaient empêché d'accéder au bâtiment abritant le Parlement. L'opposition s'était alors réunie dans les locaux d'un quotidien et l'avait réélu avec cent voix.
Cependant le gouvernement socialiste n'a pas reconnu cette élection. Il voit en Luis Parra, un élu de l'opposition rival de Juan Guaido, le président "légitime" du Parlement après qu'il s'est proclamé comme tel ce même 5 janvier.
Depuis, les députés d'opposition siègent non plus au Parlement, mais sur des places publiques ou dans des salles municipales.
Le 10 mars, "nous savons quelle va être l'attitude de la dictature. Elle va essayer de nous bloquer, de nous intimider, de nous pourchasser", a prévenu Juan Guaido dans son allocution vendredi.