La crise politique en Haïti continue d’alimenter les discussions au sein des instances régionales. Le mercredi 8 janvier 2025, le Collectif du 30 Janvier, le parti EDE et les signataires de l’Accord du 21 décembre ont présenté à la CARICOM des propositions concrètes visant à réformer ou remplacer le Conseil Présidentiel de Transition (CPT). Ces acteurs politiques plaident pour une refonte totale de la structure, jugée inefficace et incapable de regagner la confiance du peuple haïtien.
Trois scénarios proposés
Parmi les solutions avancées, les signataires ont proposé la création d’un collège présidentiel composé de trois membres : un juge de la Cour de cassation, un représentant de la société civile et un acteur du secteur politique. Cette configuration, selon eux, permettrait de rétablir l’équilibre et de renforcer la légitimité de l’entité dirigeante de la transition.
Le parti Alliance pour une Société sans Exclusion (ASE) partage une vision similaire, mais diverge sur un point crucial : au lieu d’intégrer un second représentant du secteur politique, ASE privilégie la présence d’un représentant du secteur privé.
Une structure critiquée pour son inefficacité
Rosny Cadet, vice-président du parti ASE, a dénoncé le manque de transparence, d’efficience et d’intégrité du CPT actuel. Lors de son intervention à l’émission Panel Magik le jeudi 9 janvier 2025, il a souligné que la structure actuelle, composée de neuf personnalités, est trop lourde et fragmentée pour mener à bien l’agenda de la transition. Selon lui, chaque membre défend avant tout les intérêts de son clan ou ses propres intérêts, ce qui paralyse la prise de décisions collectives.
Une simplification nécessaire
Dans une correspondance adressée à la CARICOM, ASE propose de remplacer les neuf membres du CPT par trois personnalités : un juge de la Cour de cassation qui présiderait la structure, un représentant de la société civile et un acteur politique. Cette configuration, dépourvue de la présidence tournante actuelle, viserait à garantir une meilleure coordination des actions. Rosny Cadet a précisé que cette proposition inclut également un calendrier électoral, avec des élections prévues dans un délai d’au moins 18 mois.
Vers une issue consensuelle ?
Alors que la CARICOM évalue ces propositions, la refonte ou le remplacement du CPT devient un enjeu central dans la recherche d’une solution à la crise haïtienne. Reste à savoir si les différentes parties pourront converger vers un modèle consensuel, capable de restaurer la confiance et de remettre le pays sur la voie de la stabilité.